dimanche 8 février 2015

Celle qui « cédait trop »



Quand le fiston est né et que nous avons commencé à rencontrer d'autres familles pour une garde partagée, on nous a souvent posé la question : « Quel type d'éducation vous voulez donner à votre enfant ? ». Avec l'Homme, nous nous regardions en écarquillant les yeux avant de lâcher un « Bah euuuuh c'est-à-dire que, oui bon bah voilà...euh genre normal quoi. », accueilli par des petits sourires gênés échangés par les couples en face.

C'est vrai que la question de l'éducation, nous la gérons au fur et à mesure que les questions se posent, quitte à chercher de l'aide dans des articles ou des livres quand nous ne trouvons pas de solutions (petite pensée émue pour « Se faire obéir sans crier »... oui oui le fiston a 16 mois mais la question s'est posée peu après sa 1ère bougie ahem, enfin tout va mieux depuis, merci pour lui, enfin pour nous plutôt !).

Aujourd'hui encore, on me reposerait la question sur le type d'éducation que je veux donner au fiston, je ne saurais pas trop quoi répondre.
Nous n'avons pas vraiment de type d'éducation spécifique, nous essayons simplement de faire au mieux, même si c'est très perfectible car même si nous aimons le fiston plus que tout, nous avons découvert que non, l'amour ne suffit pas à élever un enfant... (i wish!!).

Bref je m'égare !

Revenons à nos moutons : l'autre soir, je rentre du boulot et retrouve le fiston et sa nounou.

Nous débriefons un poil la journée et le caprice du moment du fiston, à savoir : quand nous allons le chercher pour rentrer à la maison, il refuse net de faire un câlin à l'Homme et ne parlons même pas d'être dans le porte-bébé avec lui.
Non, Môssieur veut absolument être dans les bras de sa maman, il se transforme en bébé koala, à se cramponner à moi, à deux doigts de nous faire une crise de nerfs de tous les diables quand on lui enfile ses chaussures parce voyez-vous mes genoux sont quand même hyper excentrés de mes bras (la faute à qui on se le demande, on a été mal designés pour sûr).
L'ironie de la chose est que quand l'Homme va le chercher seul, zéro crise. Le fiston est ravi de retrouver son papa et accepte bien volontiers bisous, câlins et que tu me portes en porte-bébé, mais bien sûr zavy ya pas dproblème, ya jamais dproblème.

Bon. Chiant mais soit.

Il est pénible mais on se dit que ça va lui passer. Nous lui avons expliqué que nous n'approuvions pas son comportement, que cela nous faisait de la peine, patati patata. Bref, j'estime qu'on a fait ce qu'on pouvait pour le moment.
Oui mais voilà, ce n'est pas vraiment l'avis de sa nounou, qui a trouvé l'explication à ce comportement (même si elle est une perle, je dois bien dire que pour le coup, elle m'a vexée comme un pou – et quand je me mets à faire des rimes, c'est pas bon signe...) : « C'est normal, c'est parce que vous, vous cédez trop ! ».

BOUM. Bombe nucléaire.

Là voilà, la raison. Je cède trop.

Je ne pense pas une seconde que ma nounou pensait à mal en me disant ça mais cette petite phrase anodine m'a vraiment minée. Je la rumine depuis plus d'une semaine et me demande si oui non je suis trop permissive avec le fiston.

Après réflexion, je me dis déjà que son opinion ne se base que sur le petit quart d'heure où elle me voit interagir avec le fiston, le matin et le soir.

Alors oui, le matin quand je pose le fiston avant d'aller bosser, c'est toujours un gros pincement au cœur et quand je le vois tendre les bras vers moi l’œil humide, je ne peux m'empêcher de lui faire un dernier câlin avant de partir. Ces dernières semaines, il vit mal ces départs et s'accroche littéralement à mon cou quand je m'en vais (et pleure et hurle...ahem).

Devrais-je m'en aller sans effusion de tendresse pour ne pas rendre la séparation encore plus dure ? Peut-être... J'avoue que moi aussi j'ai besoin de ma dose de câlins avant de laisser mon petit d'homme, mais c'est peut-être égoïste si ça lui fait plus de mal qu'autre chose.
Mais peut-on dire que je cède ?

Après avoir tourné et retourné le problème encore et encore dans ma tête, mon ressenti est plutôt que le fiston nous inflige ça le soir car il a mal vécu la séparation du matin.
Quoi qu'il en soit, même si l’observation de ma nounou m'a fait douter, je ne pense pas céder trop. J'essaie d'être ferme quand il le faut, je ne laisse pas l'Homme faire le bad cop, et même si nous avons chacun notre place de parent, quand il s'agit d'être plus strict avec le fiston pour une raison X ou Y, nous sommes toujours en parfait accord et montons souvent tous les deux au créneau (bon même si parfois c'est très dur de ne pas se mettre à exploser de rire...).

Je vais continuer à faire les choses à l'instinct, à chercher de l'aide à droite à gauche quand je me (ou nous) sens dépassée mais je ne me remettrais pas en question sur ma propension à céder ou non. Je dois apprendre à me faire plus confiance sur certaines choses, même si je sais qu'il faut que je progresse sur d'autres (prenons au hasard la patience par exemple, hasard absolu hein).

Voilà, finalement pour moi c'est ça l'éducation : de l'instinct, du tâtonnement, ne pas hésiter à chercher de l'aide et surtout de la confiance. De la confiance en soi, en l'autre, et en son enfant.
J'aurais du leur dire ça tiens à ces couples qu'on a rencontrés, ça leur en aurait bouché un coin ;)

8 commentaires:

  1. "Devrais-je m'en aller sans effusion de tendresse pour ne pas rendre la séparation encore plus dure ?" ça me fait penser à mon chien. (Oui, la comparaison est nulle mais mon bébé à moi n'est pas de la même espèce que le tien :p) On doit faire ça pour elle quand on s'en va, l'ignorer totalement pour pas qu'elle pleure, aboie et casse tout... Mais c'est un CHIEN quoi. Je ne m'imaginerais pas faire ça avec un enfant si j'en avais un... Brrr.
    Sinon, je ne peux rien te conseiller vu que je n'ai pas d'enfant, juste de faire comme toi tu le sens !

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  2. Je ne trouve pas ta comparaison nulle du tout tkt ;)
    Même d'une autre espèce, les séparations avec nos bébés sont difficiles, ya plus qu'à croiser les doigts qu'ils grandissent un peu ^^'

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  3. Elle aurait pu te dire Oedipe sinon ta nounou, dans le genre excuse pourrie :P
    Et puis suis sûre que ton Hom cède autant que toi ahahahahahha Bon j'ai un pratique de parent de quasi 14 jours mais je dirais que ta conclusion est excellente, de l'instinct (ou du bon sens) et surtout de la confiance en soi.

    La dernière photo est superbe, j'aurai adoré avoir la même !!
    PS: je fuis du lait aujourd'hui, c'est nawak des seins !
    PPS: ça me manque nos déj ensembles !

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    1. Roooh merci, j'adore cette photo moi aussi :D
      (ulala les fuites de lait j'ai connu ça aussi, et dans des situations plus qu'embarrassantes ahem ^^' - ces moments chelou où tu te sens un peu vache laitière louloulou).
      Grave nos déjs ensemble me manquent trop aussi !! Dis-moi quand on pourra venir vous voir, on a hâte de rencontrer Lucie ^^ (no pressure hein, prenez votre temps ;))

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  4. Les séparations dans les pleurs et les câlins qui s'éternisent, ça doit être tellement dur ma pauvre ! Je crois que je n'arriverais jamais à partir si le mien faisait ça ( bon même si finalement, on n'a pas le choix...)
    Franchement dans l'exemple que tu décris, je ne comprends pas du tout la remarque de ta nounou. Et puis ne pas céder, dans cette situation précise, ce serait faire quoi ? L'obliger à faire un câlin à son père ? Vive le câlin s'il est contraint et forcé...Tu as raison, en éducation vive le feeling, vive le bon sens, et adieu les théories trop formelles, dans un sens ou dans l'autre !

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    1. Heureusement depuis quelques jours, ça va mieux ^^
      C'était terrible de partir en entendant encore les pleurs du fiston 3 étages plus bas (ahem). Bon, apparemment 10 minutes plus tard, il n'était que joie et bonheur mais bon sur le moment, hard quoi :/

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  5. Mis à part que je ne suis pas d'accord avec la phrase: Vous cédez trop. Je voudrais juste te dire comment je gère les séparations. Parce que ça m'a pas mal brisé le coeur au début mais en fait plus les séparations sont rapides et plus simple ce sera pour ton fils. Je ne dis pas de partir en deux deux sans câlin hein? Non non. Ce que je fais les matins où je l'accompagne à la crèche depuis qu'il a un an: je le regarde dans les yeux, je lui dis que je l'aime et que je vais aller travailler/rentrer à la maison parce que j'ai beaucoup de choses à faire. Je l'embrasse et je lui dis: à ce soir mon bébé d'amour/chéri/biboun, tu vas bien t'amuser aujourd'hui et tu me raconteras tout ce soir. Au revoir. Grosse accolade et je pars! Pas de deuxième câlin car je me sens bien en partant, je sais qu'il sera bien aussi. Le fait d'hésiter, ça peut lui donner l'impression que tu n'as pas confiance en le laissant. S'il ressent cette angoisse (je ne dis pas que c'est cas mais c'est possible), c'est normal qu'il soit en larmes. Tu n'es pas une mauvaise mère parce que tu pars en le laissant pleurer. Il pleure, c'est bien, il montre son mécontentement. Mais en général, ça passe très vite (j'ai déjà observé mon fils quelques minutes après l'avoir quitté, il s'arrête en moins de 10 secondes).
    Un jour, je suis restée plus car je ne le sentais pas "bien"... je tournais autour du pot avec les dames. Finalement, il était malade et je suis retournée le chercher, je l'avais senti.
    Tu as raison de te faire confiance. C'est la clé.

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    1. C'est vrai que c'est dur mais mine de rien le câlin qui s'éternise, ce n'est pas forcément une bonne chose (ni pour lui ni pour moi)... ^^'

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